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  • Photo du rédacteurMyriam Perrozet

La dyslexie - comprendre les enjeux du système nerveux et des reflexes archaiques

Dernière mise à jour : 6 janv. 2022




La dyslexie fait partie des troubles d'apprentissage et nous pouvons la repérer si l'enfant a du mal à reconnaitre les lettres, en confond certaines comme le B et P, a des difficultés à lire de manière syllabique, mélange les sons, manifeste une lenteur à faire les exercices, se fatigue vite ou encore vit des troubles de discrimination auditive.



Quelle est la singularité d'un cerveau dyslexique ?


Le cerveau d'un enfant diagnostiqué dyslexique ne serait effectivement pas structuré comme les autres.


La taille des hémisphères serait légèrement différente (un côté plus important que l'autre) avec quelques protubérances "ectopiques" au coeur du cortex, formées vraisemblablement durant la période foetale. Ces agrégats de cellules seraient la conséquence d'un défaut de migration de neurones vers leur destination finale. Selon les chercheurs ces petites concentrations de neurones auraient trouvé leur place dans le cortex langagier (zone scissure de Sylvius).**


Certains chercheurs comme Le Docteur Harold Levinson (clinicien) ont découvert également le rôle majeur du système vestibulaire-cérébelleux (lié aux fonctionnalité du cervelet) dans la dyslexie, d'autres ont montré une hypersensibilité du cortex auditif qui permettrait à l'enfant d'entendre des fréquences basses (en dessous des phonèmes). Selon la neurobiologiste Anne-Lise Giraud, les enfants diagnostiqués dyslexiques auraient ainsi tendance à découper « tellement finement les sons qu’ils ne pourraient pas les associer aux graphèmes ». Ce qui explique leur grande difficulté à manipuler des sons, à mémoriser des mots à court terme et à nommer des séries d’images. **


Enfin pour qu'un enfant diagnostiqué dyslexique puisse percevoir la distance entre deux sons il est nécessaire que ceux ci soient espacés de 300ms minimum. Hors dans le langage commun, les sons ont une distance de 20ms.


Quelles sont les conséquences physiologiques du trouble de la dyslexie ?


La dyslexie peut entrainer différents désagréments comme des tensions musculaires, des troubles sensoriels, de la respiration, et de la sphère buccale (déglutition, hypotonicité de la langue), avec parfois des symptômes entrainant le bégaiement.


Sally Goddard Blythe dans son livre "le grand livre des réflexes" explique que les difficultés d'apprentissage ont un lien avec :

- les troubles visuo-moteurs

- un manque d'équilibre

- un déséquilibre biochimique en lien avec l'alimentation

- un déficit du traitement auditif


Tout ceci met en lumière un retard neuro-développemental(1)* avec pour 95% des enfants diagnostiqués dyslexiques un manque d'intégration de leurs réflexes archaïques.


Notons également que 80% de ces enfants présentent également des symptômes de dyspraxie et inversement.


Quels sont les réflexes non intégrés qui peuvent induire des difficultés d'apprentissage (comme la dyslexie) ?


Les troubles neuro-développementaux (manque d'intégration des réflexes archaiques) peuvent entrainer des défis de dyslexie, de dyspraxie, des troubles de l'attention, de la coordination motrice et de la perception.*


L'intégration des réflexes archaïques - autrement dit la possibilité de faire fonctionner les sphères supérieures (cortex) à leur plein potentiel - est le fondement des futurs apprentissages. Si les réflexes restent actifs cela empêche la cognition de fonctionner à plein régime, car une partie de son énergie est utilisée pour réguler le tronc cérébral et les parties primitives du cerveau.


Le réflexe de Moro qui a pour objectif de moduler le système neurovégétatif (ajuster sa réaction par rapport aux stimuli de l'environnement) est souvent à la source des troubles d'apprentissages.

En effet une fois qu'il est intégré, l'enfant peut réguler ses réactions grâce au réflexe de vie de Strauss (sursaut), et sa tonicité musculaire en est aussi affectée positivement. Il joue également un rôle majeur dans le développement du système vestibulaire et la régulation de l'activité du cervelet.


Le réflexe de Moro a également un lien direct avec le Réflexe Tonique Asymétrique du Cou, qui joue un rôle d'inhibition du 1er. Le RTAC permet de développer la latéralisation du corps en inhibant un des deux côtés pour donner la dominance à l'oeil droit (ou l'oeil gauche), idem pour la jambe, la main, l'oreille.

Une fois que l'individu a identifié son côté "préféré" alors les informations peuvent être traitées facilement par le cerveau notamment lorsque la controlatéralisation se met en place (faire fonctionner son côté droit avec son côté gauche) et lorsque les réflexes de vie se sont bien développés.


Le Réflexe Tonique Symétrique du Cou impacte aussi les apprentissages car c'est un réflexe transitionnel qui va avoir une forte incidence sur la vision binoculaire proche/loin, l'indépendance de la tête, le système vestibulaire et également sera source d'un bon développement de la tonicité musculaire.


Enfin le Réflexe de Redressement de la Tête (RRT), (avec un étroit lien avec le Réflexe Tonique Labyrinthique pour la dimension vestibulaire) participe à la coordination oeil/main et permet également de poser les bases de la lecture, l'écriture et la concentration.


La proprioception joue-t-elle un rôle dans la dyslexie ?


Certaines études menées par différents chercheurs montrent que la dimension proprioceptive et posturale joue un rôle déterminant dans les compétences d'apprentissage comme la lecture et l'écriture.


La dimension auditive a-t-elle un rôle dans la dyslexie ?


En complément de ce qui a été évoqué plus haut, Kjeld Johansen, un ancien enseignant danois avait remarqué que "plusieurs élèves ayant des problèmes de langage écrit et considérés comme dyslexiques souffraient de problèmes de perception auditive et de perception de certaines plages de fréquences. Ils avaient en même temps souvent des problèmes de préférence auditive et une forme de latéralité mixte."*

Autrement dit la latéralisation et donc l'inhibition d'une oreille ne s'était visiblement pas faite. Cette étape cruciale a un lien étroit avec l'intégration du réflexe Tonique Asymétrique du Cou, qui est le fondement de la latéralité.


La nourriture influence-t-elle les compétences d'apprentissage ?


La plupart des enfants diagnostiqués dyslexiques ou avec des troubles de l'attention ont un déficit en omega 3 et 6.

L'assimilation de ces aliments par le corps a un impact positif sur la concentration, la mémoire, la vue, la lecture, l'orthographe, et régule les émotions.

On les trouve essentiellement dans les poissons gras, les huiles végétales, les légumes verts, les noix, pistaches... voir plus d'info ici


Comment dépister la dyslexie ?


Les enseignants et les parents jouent souvent le rôle d'alerteurs. Il est conseillé d'effectuer un bilan auprès d'un orthophoniste qui pourra proposer les tests adaptés aux enjeux que rencontre votre enfant. Le pédiatre peut également effectuer un bilan.



Quels types d'approches peuvent accompagner l'enfant diagnostiqué dyslexique vers un mieux-être ?


L'intégration des réflexes archaïques


Des professionnels sont formés à identifier les réflexes non intégrés et travailler à leur remédiation. Certains praticiens ont également les compétences pour aider à développer la dimension proprioceptive (souvent formés en intégration neuro-sensorielle : MNRI® : Masgutova Neurosensorimotor Reflex Integration®).

http://afrem.org/annuaire-professionnel/listing-des-praticiens



Le bilan auditif grâce à l'approche Tomatis®


"Tous les muscles du corps sont contrôlés par l'oreille interne. Par son action directe sur le vestibule (zone qui gère les mécanismes de l'équilibre), la méthode Tomatis régule le tonus musculaire et agit ainsi sur les troubles du rythme, de la coordination, de la latéralité (prévalence gauche/droite) et sur le schéma corporel (image que l'on se fait de son corps)."

Ce dispositif est bien adapté aux enfants qui vivent avec une dyslexie phonologique.

source TopSanté



L'orthophonie


L'orthophoniste proposera à votre enfant différents exercices de décodages lettres/sons, de la rééducation phonologique, des exercices de latéralisation, d'apprentissage des graphèmes etc... Il est toutefois conseillé d'éduquer les réflexes archaïques avant ou pendant les séances orthophoniques (attention à la surcharge thérapeutique pour l'enfant), car cela facilite grandement ce qui pourra être proposé chez l'orthophoniste.



Vous voulez en savoir plus sur les réflexes archaïques ? Retrouvez la formation en ligne ici : https://myriamperrozet.podia.com/les-reflexes-archaiques-impacts-sur-le-developpement-de-l-enfant



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* source : Le Grand Livre des Réflexes - Sally Goddard Blythe

**source : dys-positif.fr

(1) Retard neurodéveloppemental : ensemble de réflexes primitifs non intégrés au delà de la 1ère année de vie ou de réflexes posturaux sous développés au delà de 3 ans et demi.


credit photo Freepik

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