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Et si la naissance influençait les apprentissages scolaires (études scientifiques à l'appui) ?

  • Photo du rédacteur: Myriam Perrozet
    Myriam Perrozet
  • 7 août
  • 4 min de lecture

Les naissances par césarienne, forceps ou ventouse peuvent avoir des conséquences sur le développement de l’enfant, notamment sur les plans sensoriel, émotionnel et parfois cognitif.


Cela ne signifie pas que tous les enfants nés ainsi auront des difficultés, mais il existe des corrélations observées dans les recherches et dans les pratiques cliniques (notamment en psychomotricité, ostéopathie, neurodéveloppement et psychologie).


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Conséquences possibles selon le type de naissance


1. Césarienne (programmée ou en urgence)

  • Moins de stimulations sensori-motrices (pas de passage par le bassin (zone où l'enfant se corporalise et où il sent ses limites) → moins de compression, moins d’activation du système vestibulaire, moins d'activation proprioceptive. L'enfant va donc potentiellement moins sentir son corps qu'un autre enfant né par voie basse.

  • Risque de retard dans l’intégration des réflexes archaïques, car 28 réflexes s'activent lors du passage dans le canal utérin. Pour rappel les réflexes sont les fondations de la construction du système nerveux.

  • Possibles difficultés de régulation émotionnelle, si il y a eu séparation mère-enfant après la césarienne. En effet le réflexe d'attachement se déroule juste après la naissance. La mère reste au contact du bébé afin que la sécurité intérieure de celui-ci s'installe.

  • Lien avec certains troubles d’apprentissage, notamment dans le domaine de la coordination, de la latéralisation ou de l’attention (lié à un manque d'activation des réflexes qui s'activent durant la naissance : RTAC pour la latéralisation, RAMPER DE BAUER pour la coordination, et GALANT pour l'attention)


2. Forceps ou ventouse

  • Microtraumatismes crâniens ou tensions au niveau du cou/du crâne → impact possible sur le tonus, la posture, voire la vision ou l’audition (si nerfs crâniens affectés).

  • Stress élevé à la naissance, pouvant laisser une trace sur le plan émotionnel (mémoire corporelle du danger ou de la contrainte).

  • Corrélations avec des troubles de l’écriture, de l’organisation spatiale, voire de la concentration, si certaines zones cérébrales ont été impactées (même de manière légère).



🔹 Conséquences sur les apprentissages scolaires (potentielles)

Ces types de naissance peuvent augmenter le risque (mais pas causer directement) de certaines difficultés :

  • Troubles de l’attention, si les réflexes associés ne se sont pas activés

  • Retards de langage ou troubles de l’expression orale, si l’oralité a été impactée à la naissance (réflexes non intégrés).

  • Difficultés d’écriture (dysgraphie), motricité fine ou coordination œil-main.

  • Manque de confiance en soi, s’il y a eu une mémoire corporelle de contrainte ou de peur non régulée.



Les études scientifiques qui en parlent


📚 1. Étude australienne (LSAC) sur la césarienne et les résultats scolaires


🧪 Quel était le but de l’étude ?

Les chercheurs voulaient savoir si le fait de naître par césarienne (plutôt que par voie naturelle) avait une influence sur les résultats scolaires des enfants, notamment en mathématiques.


👶 Comment ont-ils procédé ?

  • Ils ont utilisé des données de la grande étude nationale australienne LSAC (Longitudinal Study of Australian Children).

  • Ils ont suivi plus de 5 000 enfants nés entre 2004 et 2005.

  • À l'âge de 8-9 ans, ils ont comparé les résultats scolaires des enfants nés :

    • par voie naturelle,

    • par césarienne programmée,

    • ou par césarienne d’urgence.


📉 Qu’ont-ils trouvé ?

  • Les enfants nés par césarienne (surtout programmée) avaient en moyenne des résultats un peu plus faibles en mathématiques (numératie).

  • L’écart était d’environ un dixième d’écart-type : c’est modéré, mais statistiquement significatif.

  • Même après avoir corrigé pour d’autres facteurs (comme le niveau d’éducation des parents, le revenu, la santé de l’enfant, etc.), l’écart persistait.


🧠 Pourquoi un tel écart ?

Les chercheurs proposent plusieurs hypothèses :

  1. Moindre activation sensorielle à la naissance (liée à l’absence de passage dans le canal vaginal).

  2. Différences de microbiote intestinal, ce qui pourrait influencer le développement du cerveau.

  3. Moins d’hormones de stress naturelles (comme l’ocytocine et l’adrénaline) au moment de la naissance, ce qui peut affecter la maturation neurologique.


🔍 À retenir


🧪 2. Étude sur le développement moteur et du langage (2024, Mexique et autres)


🔍 But de l’étude :

Voir si les enfants nés par césarienne ont un retard de développement moteur et langagier dans la petite enfance (avant 3 ans).


📊 Méthode :

  • Étude de deux grandes cohortes de naissance.

  • Évaluation du développement global à différents âges (3, 6, 12, 24 mois).

  • Comparaison entre enfants nés par voie basse et ceux nés par césarienne.


📉 Résultats :

  • Les enfants nés par césarienne ont obtenu des scores un peu plus faibles dans :

    • la motricité (tenue de tête, déplacement, coordination),

    • et le langage (émission de sons, premiers mots).

  • Les effets sont modérés, mais significatifs, surtout entre 12 et 24 mois.

  • Chez les filles, l’effet sur le langage était plus marqué.


🧠 Conclusion :

La césarienne peut être associée à un léger retard dans le développement précoce, mais ces écarts peuvent être rattrapés avec le temps et de bons stimulations parentales.


🧪 3. Méta-analyse sur les troubles neurodéveloppementaux (2019)


🔍 But :

Évaluer si la naissance par césarienne est associée à un risque plus élevé d’autisme ou de TDAH.


📊 Méthode :

  • Méta-analyse de 61 études dans le monde.

  • Au total, plus de 20 millions d’enfants inclus.

  • Analyse des liens entre le type d’accouchement et la survenue de troubles neurodéveloppementaux.


📉 Résultats :

  • Risque augmenté de 33 % pour l’autisme chez les enfants nés par césarienne.

  • Risque augmenté de 17 % pour le TDAH.

  • L’effet est observé même après ajustement sur des facteurs médicaux et familiaux.


🧠 Interprétation :

  • La césarienne n’est pas une cause directe, mais augmente la probabilité statistique.

  • Des mécanismes possibles incluent :

    • stress de naissance différent,

    • altération du microbiote intestinal,

    • manque de stimulation sensorielle.


 
 
 

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